Historique

Histoire « contemporaine »
Le 14 juillet 2010, le bagad Aùel Douar accède à la 4ème catégorie.
Le 3 avril 2011,  il participe pour la première fois au concours de 4ème catégorie à Pontivy et se classe 8ème de sa poule.
Le 6 août 2011, il participe au concours de 4ème catégorie B à Lorient et termine à la 2ème place.
Le lendemain, pour la troisième fois de son histoire le bagad Aùel Douar participe au défilé de la grande parade des pays celtes.
En 2013 et 2014, le bagad participe aux concours de printemps à Pontivy et d’été à Lorient.
Le week-end des 29 et 30 août 2014, le bagad, en compagnie du cercle, fête les « 20 ans d’Aùel Douar« .
Le 6 avril 2015, lors du concours de printemps des bagadous de 4ème catégorie, à Pontivy, le bagad Aùel Douar décroche une très belle 3ème place dans la poule A et se trouve qualifié, pour la première fois de son histoire, pour participer au concours d’été dans le groupe A des bagadous de 4ème catégorie à Dinard le 18 juillet.

Origines

Jean-Michel, fondateur et premier président du Bagad, retrace, en 2005, l’histoire du Bagad Aùel Douar
Message du 1er Président « auto-proclamé », faute de candidat, du Bagad Aùel Douar

Ami(e)s sonneur(e)s et batteur(e)s !

J’étais présent le samedi soir, 29 Mai 2005, à Pleucadeuc pour assister au spectacle présenté à l’occasion des 10 ans du Bagad.
Je voudrais vous adresser toutes mes félicitations à toutes et tous pour cette belle prestation.
Il y a eu beaucoup de moments d’émotion, même si j’étais un peu stressé, je l’avoue, car l’enjeu était important.
J’ai été vraiment séduit par la qualité du spectacle tant par les enchaînements, le choix des thèmes que par la justesse musicale. Pas un couac ! pas de différence de tons entre les bombardes qui se répondaient ou entre les couples de sonneurs. Un pupitre batterie-percussions bien dosé et un ensemble bien maîtrisé par la jeune Penn-soner. Parole de musicien, ce fut un vrai plaisir ! Alors merci encore et recevez tous mes encouragements pour la suite.
Pour celles et ceux qui ignorent l’histoire du Bagad Aùel Doual et à la demande de Franck, je vais vous donner quelques repères puisés dans ma mémoire sur les débuts de cette aventure.
La préhistoire :
Le cercle celtique Aùel Douar ayant du mal à trouver des musiciens pour l’accompagner dans ses sorties a eu l’idée, en 1994, d’essayer de former des musiciens.
Pendant l’été, lors des fêtes du jumelage avec la ville écossaise de Jedburgh, la prestation de leur Pipe Band qui accompagnait la délégation avait fait sensation. Participant à ces festivités et connaissant la musique de Bagad je me disais que ce serait bien si on avait un groupe de musique traditionnelle pour représenter Malestroit.
Le président du Cercle celtique, Patrice Jégat et Chantal Jagoury ont contacté le président de BAS Bro Gwéned, Michel Berthé, pour lui demander la possibilité d’avoir des professeurs pour former des musiciens.
Michel Berthé est donc venu à Malestroit rencontrer les responsables du cercle et leur a proposé de les aider mais aussi de créer un Bagad. Lors d’une rencontre avec Chantal Jagoury au cours de laquelle nous avons parlé de cette idée, j’ai signalé que mes enfants étaient intéressés, Ronanet Gurval par la cornemuse et Nolùen par la bombarde. Il y avait donc déjà un potentiel de 3 sonneurs au Bagad !
Les débuts :
Rendez-vous fut pris début novembre 1994 pour les cours avec 2 adhérents en cornemuse (Ronan et Gurval) et 4 à la Bombarde. Nous n’avions pas de prof de batterie et pourtant nous avions 2 batteurs qui, en attendant, battaient la semelle, Loïc Jagoury et Enora.
Nous ignorions vraiment tout de l’organisation d’un Bagad, des instruments…..
A titre d’exemple nous ne savions pas qu’il fallait un practice pour apprendre la cornemuse et comme nous n’avions pas de bombardes, les premiers cours ont été faits avec des flûtes irlandaises !!
N’ayant pas de locaux nous naviguions entre la salle Jehan et la Salle Bonsergent.
Mon premier « travail », avant de prendre la direction du Bagad a été d’aller voir Gilbert Hervieux et de lui demander de faire pour nous rapidement des bombardes. J’en ai profité pour lui acheter des practices de cornemuse.
Tout de suite, une difficulté est apparue car les personnes du cercle qui devaient se charger de récupérer les clés ne se sentaient pas vraiment concernées et on peut les comprendre car elles s’investissaient beaucoup déjà dans le Cercle.
Je me suis dit que l’aventure allait couper court et j’ai donc proposé à Chantal de m’occuper moi-même du Bagad.
Cette proposition a été accueillie, bien entendu, avec beaucoup d’empressement par Patrice Jegat et les responsables du Cercle. Je ne me doutais pas encore de ce qui m’attendait !
Donc en décembre 1994 me voilà responsable du projet de Bagad. Et pour ne pas faire que le taxi, j’ai décidé d’apprendre la cornemuse. Nous avions maintenant un effectif considérable de 7 apprentis sonneurs.
Les problèmes auxquels nous été confrontés ont été les suivants :
Problème financier :
Les achats d’instruments :
Le Cercle ne pouvait pas faute de moyens (n’oublions pas qu’il s’était créé un an plus tôt), me donner de gros coups de mains.
Chaque sonneur a donc acheté sa bombarde ou son practice et j’ai demandé des subventions au conseil général et à la commune pour aider à financer les cours. Pour attirer du monde il ne fallait pas que les tarifs soient trop élevés.
Le Cercle a aussi fait l’avance de l’achat de quelques bombardes pour les jeunes qui n’avaient pas les moyens et qui ont pu ainsi rembourser en plusieurs mois.
En ce qui concerne les cornemuses, la commune a décidé d’en acheter directement 4 et de nous les mettre à disposition.
L’autocollant : personne n’y croyait, à part nous. J’ai décidé de faire le choix de la qualité en demandant d’une part à Robert Marchand, que je connaissais bien de nous faire un prototype à partir d’un de ses dessins, ce qu’il a fait gratuitement.
Ensuite il a fallu financer les impressions et là j’ai fait appel à des sponsors (banques, fournisseurs divers ;..). Les recette des ventes ont donc été nettes dès le départ.
Subventions :
J’ai aussi présenté un dossier pour obtenir un financement de 50 % de fonds européens sur un montant de 110.000 francs. Cette subvention a été complétée par la Région et le Département pour arriver à 80 % de subventions !
Le plus dur a été de trouver les 20 % restants.
Problème de crédibilité :
J’ai entendu toutes sortes de commentaires sur le fait qu’en pays gallo on n’a pas de Bagad, que c’était bon pour le pays bretonnant et surtout le Finistère.
Ces réflexions m’ont plutôt donné l’envie de prouver le contraire !
Mon argument principal était la présence de la sculpture du 15ème siècle sur la Place du Bouffay représentant un lièvre jouant de la Veuze. C’est aussi l’origine du logo du Bagad parce ce que je pouvais prouver ainsi l’enracinement ancien de Malestroit dans la musique.
Il fallait aussi convaincre BAS de faire un effort particulier pour un groupe qui démarre de vraiment rien.
Problème d’effectifs :
Nous ne pouvions pas avoir de pupitre Batterie faute de prof. Et les effectifs en Cornemuse étaient trop faibles.
Problèmes de Prof de batterie :
Malgré les efforts de BAS j’ai eu du mal à convaincre des batteurs de venir donner des cours à Malestroit. Il y a donc eu une succession de profs…mais heureusement c’étaient des bons.
Problème de communication :
Comment faire savoir qu’un Bagad était en création. D’abord il fallait rectifier quand les gens disaient « Bagdad » ou « la Bageade » etc…
C’est la raison pour laquelle j’ai eu l’idée un peu dingue d’organiser une fête de la musique à Malestroit….avec notre participation. Oreilles sensibles abstenez-vous d’écouter. En fait, comme nous avions eu le renfort des profs et de quelques uns de leurs copains de Vannes (un batteur et une grosse caisse) nous avons pu faire illusion pendant notre prestation.
Heureusement cette musique étant inconnue de la plupart des habitants nous avons eu des commentaires très positifs et même des adhésions en septembre.
Les objectifs :
Le répertoire :
Dès le départ nous avons décidé de présenter et défendre le répertoire gallo vannetais. D’une part par fierté et chauvinisme et d’autre part parce qu’il nous était difficile de nous attaquer directement à des plinn, gavottes etc…
Très vite nous avons commencé à collecter des airs auprès de certains connaisseurs comme Onésime Hervieux et nous avons profité de la bonne connaissance du terroir par Alain Colineaux, vieux pionnier comme moi de la musique bretonne des années 70.
Se faire connaître :
Nous avons eu la chance d’avoir un couple de jeunes sonneurs, Jean-Marie et Ronan qui ont très vite su jouer ensemble et…nous sauver la mise lors de nos premières sorties notamment au Festival de Saint Laurent Sur Oust (je me permets de remercier ici Bruno Couplé, dit Bidouille, qui a toujours cru en nous et nous a permis très vite de nous produire à Saint Laurent).
Nous avons également profité du tour des communes du canton par les coureurs de l’Escapade de Malestroit lors du Téléthon pour faire notre pub dans ces communes. Ce fut épique ! Imaginez le matin les doigts gelés par le froid, le manque d’endurance pour durer jusqu’au soir. L’ensemble du Bagad passait dans mon Toyota 8 places (instruments compris). Cette expérience difficile physiquement nous a permis de nous faire connaître et de souder le premier groupe.
Les concours :
Pour nous obliger à préparer sérieusement un ensemble de musiciens nous nous sommes présentés à Locoal Mendon en mai 1997 avec un ensemble de bombardes et cornemuses et un pupitre batterie-percussion composé de… Loïc à la grosse caisse !
L’année suivante, en 1998, nous étions qualifiés pour Lorient et en 1999 nous finissions 3° à Locoal-Mendon puis Champion du Morbihan en 2000, soit 5 ans ½ après la création !
Les moments difficiles :
Il vaut mieux oublier ces moments qui font partie de la vie d’un groupe mais c’est vrai que le concours de Carhaix en 2000 après notre titre de champion du Morbihan et notre voyage en Ecosse a été décevant et difficile à vivre par le groupe.
Il y a eu aussi le concours de Lorient en 1998 avec une note oubliée par le jury qui nous plaçait en queue de peloton alors que nous étions 17ème ce qui correspondait à nos attentes !
Il faut apprendre à gérer ces moments difficiles.
La suite a prouvé que le groupe a su rebondir ce qui est rassurant.
Les meilleurs moments :
Tout d’abord en 1998 à Lorient, le défilé du matin et le triomphe des sonneurs le soir (j’en ai encore des frissons).
Ensuite notre titre de Champion du Morbihan en 2000 avec une note de 16,47 laissant derrière le bagadig Camors à 15,19 et le Bagadig Pontivy à 15,06 !
Je ne peux pas décrire ces moments historiques qui sont arrivés au bout de seulement 5 ans d’existence.
Et puis notre déplacement en Ecosse également en 2000 ! Que de souvenirs ! Les photos parlent d’elles-mêmes.
Conclusion :
Ceci était un petit résumé avec certainement beaucoup d’oublis ! Si, si je vous l’assure ! Je pourrais, et je vais peut-être le faire, écrire des dizaines de pages avec toutes les anecdotes de cette période importante des débuts du Bagad.
Celles et ceux qui souhaitent avoir des précisions peuvent me contacter c’est avec plaisir que je leur répondrai.
Il fallait être inconscient pour lancer un défi de cette importance mais cela prouve que rien n’est impossible et l’on dit que la foi soulève les montagnes.
Le résultat est là au bout de seulement 10 ans grâce à toutes celles et ceux qui, à un moment ou un autre ont apporté leur pierre à l’édifice mais il ne faut pas s’y tromper, si les débuts ont été difficiles, il est tout aussi difficile de maintenir un groupe et de lui fixer de nouveaux objectifs.
Je transmets donc tous mes encouragements à toutes les personnes qui, à quelque niveau que ce soit, permettent au Bagad de fonctionner actuellement et celles qui le feront les prochaines années.
La prochaine étape qui me donnera une nouvelle satisfaction sera sans doute le passage en 4ème catégorie car cela voudra dire que le groupe est devenu suffisamment fort pour affronter de nouvelles difficultés.
Merci encore et à bientôt.

Jean-Michel OLIVIER